Lutte contre les sargasses à Marie-Galante

La prochaine réunion se déroulera le mercredi 11 avril à 17h au Village des Pêcheurs de Capesterre. Venez nombreux la lutte contre les sargasses a besoin de tous.

Compte rendu réunion du 5 avril 2018

Lieu : Village des pêcheurs de Capesterre de Marie Galante à 17h30

Rédacteurs : Mme Axelle Moutoucarpin et Mme Achour Saléha

A l’initiative de Mme Axelle MOUTOUCARPIN représentante de l’AMAPMG, une réunion est
organisée afin de faire le point sur la situation « Sargasses ».
Suite à la réunion organisée le 28 mars par la communauté de commune de Marie Galante un mail à été envoyé à la présidente Mme Maryse ETZOL ainsi qu’à la Présidente du Conseil Départemental. M. Jérôme HAGEGE et M. Jean François BERNAULT reprennent la présentation des propositions faites aux collectivités locale et Territoriale afin de sortir le plus rapidement possible de cette situation de crise d’invasion des sargasses.

 Le ramassage terrestre ou par voie de mer (navire de type Sargator), est incontournable à court terme pour résoudre la crise en cours, il conviendrait de le réduire au maximum à l’avenir en favorisant l’évacuation des sargasses par les courants naturels.
En effet, le ramassage nécessite une intervention très rapide pour limiter la décomposition et les nuisances induites (l’ARS à fait ce même constat en 2015).

 Limiter au maximum l’accumulation d’algues en favorisant l’évacuation naturelle des nappes de sargasses par les courants présents dans les lagons. Cette stratégie ne nous mettrait pas à l’abri de phénomènes exceptionnels (comme celui qui a permis des entrées importantes dans le lagon des Basses) mais limiterait considérablement les moyens à mettre en œuvre pour le ramassage.

Concernant la commune de Capesterre, le courant naturel du lagon se dirige de nord-est en sud-ouest et il est important de noter que quelle que soit l’orientation de la houle ou du vent, il ne s’inverse jamais.
Pour favoriser le courant et donc l’évacuation des sargasses, quatre éléments sont à prendre en compte :
– Le profil de la zone littorale et ses points critiques
– La force et la direction du courant
– L’orientation du vent, assez constant d’est sud-est.
– L’orientation de la houle, assez constante elle aussi et principalement d’est sud-est.

Le profil de la zone littorale comporte quatre points critiques:
– La zone entre l’angle de la digue principale et la plage devant la boulangerie Bade :
Un comblement de cette zone par un enrochement jusqu’à l’alignement de la digue principale résoudrait probablement le problème d’accumulation en restaurant le courant dans cette zone. Cela représente cependant environ 270m à combler sur 20m de large et cela supprimerait la plage. L’autre intérêt de cette solution serait de protéger les habitations le long du boulevard maritime qui ont été particulièrement impactées lors du passage du cyclone Maria. L’installation de l’actuel barrage flottant dans cette zone permettrait de valider cette solution dans l’attente d’une intervention plus lourde d’enrochement

– La zone du port:
L’envahissement du port est principalement du à l’orientation de la passe face à la houle et au vent dominant (d’est sud-est) ainsi qu’à un petit contre-courant local généré par le premier enrochement, face à la digue principale (voir photo Port de Capesterre).

Cet enrochement semble indispensable pour protéger le port en cas de tempête de secteur sud mais deux solutions sont envisageables :
– Rallonger la digue principale pour qu’elle dépasse suffisamment l’enrochement (environ 50m) et raccourcir légèrement l’enrochement.
– Conserver un petit barrage flottant en bout de digue d’environ 50m.

Il conviendrait aussi de rétablir un petit courant sortant au moyen d’une conduite forcée qui éviterait non seulement l’entrée des sargasses, mais aussi contribuerait au désensablement du port. Cette solution pourrait être validée par l’utilisation momentanée d’une motopompe de débit 150m3/h soit un courant induit dans la passe d’environ 6m/h.

– La zone entre les deux enrochements avant la plage de la Ferrière :
Le deuxième enrochement à l’ouest du port avait probablement pour fonction de limiter l’érosion de la plage, mais il pourrait être considérablement raccourci car il accentue le rétrécissement naturel du lagon dans cette zone (photo Lagon de Capesterre) et réduit d’autant la vitesse du courant tant le long de la digue principale qu’à la sortie du port.

– La zone de Petite Anse :
La plage de Petite Anse est peu impactée par les algues, car le courant y est assez fort, mais l’anse en amont du Touloulou constitue un point d’ancrage important, d’autant qu’au milieu de cette anse, il existe un massif rocheux (photo Petite Anse) de plusieurs dizaines de m2 qui affleure à marée basse et contribue à ralentir le flux du courant. Un barrage flottant contiendrait probablement le flux de sargasses dans le courant mais une étude plus sérieuse serait nécessaire car en face de la zone de retenue il existe une passe ouverte au large qui génère un courant puissant venant s’ajouter au courant du lagon.

Remarque concernant les barrages flottants:
Les barrages ne comportant pas de point fixe à terre ou ne comportant qu’un seul point fixe (cas de celui de l’entrée du port de Capesterre) sont relativement fragiles lorsqu’ils sont longs car il est difficile de les maintenir en position.
Ce n’est pas le cas des barrages courts ou pouvant être ancrés aux deux extrémités ce qui serait le cas pour les barrages préconisés.

Suite aux détails donnés concernant le mail envoyé dans lequel ont été faites les propositions précédentes, Mr BERNAULT précise que l’état actuel du rivage du bourg et de la plage du touloulou (nombreuses sargasses noyées) ne favorise ces installations.
Les barrages flottants devront donc après le nettoyage du rivage. La contrainte étant de ne pas trop tarder, avant les prochains échouages.

S’ensuit un débat sur les points faibles de la gestion de crise :
Manque de communication ou une communication disparate
Manque d’écoute des citoyens
Manque de réactivité des collectivités locales, territoriales, et du gouvernement.

Le Docteur Stéphane CATTONI rappelle le risque sanitaire. En effet il semble que les relevés effectués le jour même montre un taux élevé de Gaz toxique.
Pour rappel l’ARS de la Guadeloupe édite sur son site un document questions/réponses qui n’a pas été communiqué largement à la population directement concernée :
« Quel est le risque pour ma santé si je respire du H2S ?
Le H2S est un gaz toxique, mais la gravité de l’intoxication dépend de la dose respirée et de la durée d’exposition. Le risque est plus important en milieu confiné. Sur le littoral le gaz est dilué dans l’air et les concentrations sont plus faibles.
A partir de 14 ppm en moyenne pendant un contact de 8H ou 5 ppm en moyenne en continu sur plus de 24H, il peut y avoir des effets sur la santé. C’est la raison pour laquelle, les autorités mettent en place des mesures de précaution et recommandent notamment aux personnes vulnérables et sensibles d’éviter l’exposition aux algues sargasses.
En parallèle, une expertise est conduite par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail pour mieux connaître les effets sanitaires liés à une exposition chronique (faibles niveaux de concentrations de H2S pendant plusieurs jours) aux algues sargasses. » Nous n’avons à ce jour aucun élément concernant cette expertise.

Concernant le ramassage des sargasses l’ARS indique :
« Qui organise le ramassage des algues sargasses ?
Le ramassage régulier de ces algues permet d’éviter tout trouble sanitaire des populations riveraines, de réduire l’impact sur les activités nautiques, et de limiter les conséquences en matière de fréquentation des plages.
Le ramassage sur le littoral est de la compétence des maires dans le cadre de leurs pouvoirs de police générale au titre de la salubrité. Pour les accompagner et les soutenir, les Préfectures procèdent à l’information des maires, appuient les communes en terme d’investissement et d’éventuels renforts en moyens humains en lien avec les autres collectivités et travaillent à la définition d’une politique de prise en charge de cette problématique sur le long terme. Des moyens aériens de l’Etat sont mobilisés pour des reconnaissances permettant de cartographier le phénomène et de mesurer son évolution. » et « Afin de prévenir le risque de formation d’hydrogène sulfuré (H2S), il convient de procéder à l’enlèvement des algues sur le rivage dans les plus brefs délais après leur échouage.
Le ramassage des algues doit être effectué sous le contrôle de professionnels formés et équipés. Le port d’un détecteur de gaz tout au long des opérations de ramassage à pied est obligatoire. Tous les travailleurs ont été informés sur les risques liés à leurs activités, les mesures de prévention et de protection à mettre en œuvre et la conduite à tenir en cas d’incident. Les équipes de secours susceptibles d’intervenir en cas d’accident ont également été formées.

A titre de précaution, ces chantiers doivent être déconseillés aux personnes asthmatiques, à celles présentant des insuffisances respiratoires, aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 15 ans. »
La note de la DEAL (Direction de l’environnement de l’aménagement et du logement) rédigé le 15 décembre 2015 précisait :
« En 2014, la Guadeloupe ne disposait ni de matériels ni de politique de gestion adaptés à l’invasion massive des sargasses. Depuis 2015, sous l’égide du Préfet de Région, les acteurs ont élaboré une politique de gestion concertée. Cette politique de gestion a favorisé la mutualisation des connaissances du phénomène et des moyens techniques adaptés à cette problématique.

Nous notons qu’en mars 2018 l’invasion des Sargasses n’a pas été gérée convenablement et que le préjudice pour les citoyens est considérable et surtout pas reconnu.
Ce jour considérant que les initiatives citoyennes individuelles n’ont pas recueillies une écoute et une action satisfaisantes auprès des collectivités locales et du gouvernement, nous prenons la décision de constituer un collectif « Anti- Sargasses MG » en réactivant le collectif existant et surtout en associant la force vive que représente tous les habitants de Marie Galante.

Ce collectif va créer une association « Anti-sargasses MG ». Cette association aura comme principale action, une fonction administrative, juridique et financière au service du Collectif «Anti-Sargasses MG». C’est donc une structure administrative à objet limité. La présidence en sera collégiale afin de garantir un fonctionnement démocratique et transparent.
Nous décidons un arrêt de l’information par Facebook et la création d’un BLOG « Anti-sargasses MG » et de contacter toutes les associations existantes sur le territoire de Marie Galante.

La prochaine réunion se déroulera le mercredi 11 avril à 17h au Village des Pêcheurs de Capesterre. Venez nombreux la lutte contre les sargasses a besoin de tous.
Le collectif « Anti-sargasses MG » adopte un fonctionnement pluraliste portant un message unitaire et non partisan. Il est très important de conserver et d’entretenir LA COHÉSION DU MOUVEMENT et, dans cette optique, de faire abstraction de nos divergences politiques. La légitimité du Collectif « Anti-Sargasses MG » dépend de l’adhésion du plus grand nombre à ce mouvement de lutte.
Le collectif se veut fédérateur. Il recherche l’efficacité par une stratégie adaptée. Notre forte détermination est capitale dans ce combat.