Témoignage désabusé d’un riverain
Me voilà de nouveau quelque peu poussé à reprendre un sujet ô combien médiatique, ô combien vendeur tant que et si l’on reste dans le politiquement correct.
Honte à moi, là je vais dire vrai, sortir des sentiers battus, des phrases convenues, des falacieuses commisérations. Hé oui, c’est l’avantage d’être sur un média indépendant.
Tout d’abord parlons légitimité de parler…sargasses sans sarcasme.
Le plus agaçant dans cette affaire très médiatisée, c’est de constater que tous ceux qui en parlent ou presque, en tout cas tout ceux qui en parlent un peu trop, ce sont justement ceux qui n’en souffrent pas directement ou peu. Ceux qu’on va interroger aussi quand à faire, pour bien faire.
N’en déplaise à mes concitoyens, on reparle sargasses comme si le problème était nouveau. Tout à coup on se dit, tiens il y a des sargasses depuis plusieurs semaines… Alors on prend son portable, on répond à l’appel d’un personnage influent , on choisit un riverain histoire de … mais de fait (et je parle en tant que bictime directement impactée), on ne nous écoute pas. Oyé, oyé sargasses à Capesterre … oui, et alors ?
Toutefois, après toutes ces années sargasses, on pourrait oublier de rappeler les évidences et conditions pénibles, odeurs, effets néfastes, gène pour la santé… et commencer légitimement à parler de solutions durables, de santé ou/et d’une vie organisée avec les sargasses. Dix ans et rien à dire de plus ?
Et après ce bel effet de manche, que nous propose t on ? encore une fois, écrire au préfet (on l’avait interviewé au moment du filet drom, croyez moi il est bien au courant), s’en prendre à la France, sorte de fourre tout hexagonal… mais jamais, surtout pas, se remettre en cause. Dix ans, il serait peut être temps d’apprendre à vivre avec.
Le retour des sargasses, ça ne sent jamais bon …
Nous avions retrouvé pendant quelque temps notre commune sans aucune sargasse, après le désastre du filet Drom il était bon de se promener de nouveau bord de mer, de contempler le bleu de l’océan, de respirer un air pur… comme un doux retour à la normale. Ce n’était qu’un répis, personne ne l’ignorait.
Alors elle sont revenues, sans un bruit jusqu’au…
Miracle de la haute saison touristique
Les sargasses, un fléau mais on en parle uniquement en haute saison et si et seulement si on peut espérer en trouver un avantage.
Seuls quelques commerces dit de proximité et bien sûr les quelques habitants du bourg sont concernés…Mais bon ‘ne bougez pas, ne dites rien et nous on s’occupe de tout’. On va écrire au Préfet et même à l’Etat Français.
Et oui, la mairie va ramasser à la pelle, comme les feuilles mortes à l’automne… sauf que il est bien visible que la forêt est vraiment trop grande pour nos petites pelles. Ramasser des tonnes et des tonnes de sargasses… et quand on dit ‘ramasser’, la réalité est ‘déplacer’ à quelques centaines de mètres. 10 ans de ramassage, Sisyphe quand tu nous tiens !

Mais enfin pourquoi elles s’accrochent ces vilaines sargasses ?
Episode 13011, Cinquième :
De fait, après une bien brève accalmie, les voilà de retour nos sacrées sargasses, en masse. La mer de sargasses prend ses quartiers d’hiver et faute de ramassage le H2S se rappelle à nos bons souvenirs. Mêmes mots, mêmes constats, même lassitude.
Mais non, on va vous aider car la réalité économique et le problème sanitaire c’est devenu un fait médiatisé : promis juré on va vous aider…
Belles paroles, mais bien sûr il vaut mieux s’attendre à rien, à moins comme toujours d’avoir les bons contacts (mais non pas de copinage…. mauvaises langues?). D’ailleurs qu’est ce que vous faites encore dans le bourg? Ignorez vous que pour votre sécurité il vaut mieux s’éloigner du bord de mer ?
Alors quelle solution ? Il suffit d’éviter le bourg et suivre l’actualité des plages ‘sans sargasses’. On peut toujours compter sur l’ARS pour défendre notre santé.
Alors quelles solutions contre les sargasses ?
On a constaté un peu ironique l’unitilité de ce fameux filet réclamé haut et fort, toujours par les mêmes ceux qui ne sont pas concernés, qui n’ont guère écouté les riverains mais qui (peut-être) trouvaient intéressant la pose d’un filet. Perso, comme d’autres riverains, je n’y ai jamais cru compte tenu de nos courants, et ca s’est révélé encore plus expéditif… bref.
Le ramassage ? franchement, il faut être aveugle et sourd pour réclamer aujourd’hui un ramassage de sargasses pour les déplacer dans la même commune. Les gaz sont là de toute façon, il est beaucoup trop tard.
Ceux qui passe du côté du port auront peut être remarqué une nouvelle étendue de sable qui fait barrage (?) aux sargasses. Belle plage de sable. Bravo, du coup les sargasses s’étalent encore plus…Elles se retrouvent sur toute la côté bord de mer, sur la digue, là elles ne risquent pas d’être ramassées.
Pourquoi ne pas écouter ceux qui savent…M. Anthénor Habezac, professeur, a clairement démontré que les digues et barrages sont nos plus grands ennemis. personne n’a relevé. Déplacer le port ? la solution parfois évoquée n’a jamais voulu être étudiée. Et pourtant … on voit bien ce qui bloque.
La solution ? laisser la nature opérer…
C’est vrai , nos meilleurs alliés restent les alizés et autres phénomènes climatiques comme ils ont réglé le problème sargasses il y a quelques mois en quelques houles vengeresses …Moins de sargasses, moins de gaz… et toujours moins de monde pour s’en plaindre.
Une sargasse avertie en vaut deux
Comme déjà dit, il y a plusieurs vérités mais un seul dossier sargasses
1- de la souffrance pour beaucoup
2,- c’est un vrai problème pour la commune de Capesterre
3-une perte économique pour 3/4 commerçants
Mais surtout
Ce sont quelques millions d’euros de gains pour un petit nombre d’opportunistes. Oui, encore une fois, sargasses riment aussi avec liasse de billets.
Alors face au joli tapis brun qui s’étale désormais devant moi, les camions surchargés d’algues malodorantes qui déboulent consciencieusement pour satisfaire de vagues revendications et qui bien sûr non seulement ne règlent rien une vague chanson de Kilindae me revient à l’esprit : ouvè ziè, ouvè lespri.

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