GREVE AU LYCEE : Un cuisine pour les cuisiniers !

Bon Matin la le lundi 13 Mars force est de constater que les portes du lycée Hyacinthe Bastaraud à  Grand-Bourg étaient bloquées, chaines, poubelles et autres barraières. Elles ont rouvert ce mercredi – même si les problèmes persistent, les élèves ont pu faire entendre leur désarroi et poser les questions qui attendent de vrais rencontres. Mardi des rencontres ont été faites entre l’administration, les élèves, leurs parents.

Le ti marie galantais revient un peu sur les raisons d’une telle détermination.

Grève pour les retraites ? Pas cette fois ci !

Ce sont les élèves qui ont bloqué leur lycée afin qu’on entendent leur difficultés et que des solutions soient trouvé. 

Une longue descente en enfer pour cette filière pourtant recherchée et souvent mise à l'honneur. 

Alors que veulent donc les élèves  ?

Ils l’expliquent dans un courrier adressé à la Rectrice de l’académie de la Guadeloupe, la Proviseure du lycée et le Président de la Région,

Les élèves du lycée Hyacinthe Bastaraud veulent

1- Une cuisine … une cuisine pour cuisiner 

Depuis 2 ans elle est en travaux pour rénovation et mise au norme. Un budget de 2M d’euros qui serait passé à 4 Millions d’après le vice Président de la Région, M. Pelage. Des commandes en retard, des travaux non prévus… Coté Région comme coté direction du lycée : c’est la faute à personne. A Marie-Galante les travaux sont très très souvent plus longs, difficiles, couteux que dans les prévisions les plus pessimistes. Un autre débat.

Bref des retards, des réunions d’études et finalement un cuisine qui ne verra pas le jour avant Septembre 2024 au mieux. Mais pour la Région cette perte de temps n’en est pas une puisque c’est surtout qu’à la fin de tout ça, le lycée disposera d’un équipement pédagogique digne de ce nom.

Les élèves du lycée Hyacinthe Bastaraud veulent


2- Des professeurs … des professeurs pour suivre les cours 

Conséquence de la double insularité, du peu d’actractivité du territoire, et d’une gestion un peu sommaire il faut bien le dire des ressources humaines, comme pour toutes les autres filières il faut le préciser, le lycée fait régulièrement appel à des contractuels (ici ils représentent la moitié des 8 professeurs de la filière). D’après les élèves, la conséquence directe et sans appel est le manque flagrant de suivi pédagogique, quand ce n’est pas celui de la motivation. L’apprentissage et les cours ne sont pas toujours cohérents. 

l’enseignement à Bastaraud, vu par les élèves

Pourquoi fait-on appel au contractuels ?

C’est également un atout financier pour l’Education Nationale, le contractuel (qui est recruté sur un niveau d’étude identique et qui généralement bénéficie d’une bonne expérience professionnelle) est payée 40% moins cher (car il n’a pas de problème de vie chère pour lui !)– cette différence au niveau des salaires pourrait bien expliquer bien des choses 😉

3- Un internat … Un internat pour pouvoir travailler

Depuis l’inauguration, peu de bruits avaient couru sur cet internat qui accueillent une trentaine d’élèves. 

Pourtant un certain nombre de problèmes a été soulevé :

  • le cout : 2400 euros (ou 2600 euros) pour l’année, difficile financièrement pour de nombreux parents. Les conditions de l’internat sont clairement évoquées dans le règlement intérieur.
  • Fermeture le dimanche soir : là encore c’est bien écrit dans le Règlement intérieur, qui exige des élèves une solution (un correspondant) s’il veulent être en cours à l’heure Lundi matin.

Internat : Il faut trouver des solutions adaptées, comme le suggère également une parent d’élève. Adapter les cours du Lundi matin en adaptant le planning à d’autres plages horaires. Après il faut aussi s’adapter aux exigences des titulaires. Vrai casse-tête chaque année !

Les raisons invoquées par la Région réitérant des manques de moyens, pour mettre en place du personnel. On peut pour le moins s’en étonner des économies sur un fonctionnement qui pénalise les élèves. Promesses pour une rentrée prochaine mais sans vraie garanties

  • Un service de cantine privé qui serait inadmissible, photos à l’appui montrant des insectes morts dans les plats – Info ou Intox difficile de juste croire une photo. Difficile aussi d’admettre que l’on autorise cela au sein d’un établissement public. Le Ti marie galantais propose une enquête sur ce point spécifique. Là aussi des solutions devraient être mises en place rapidement.

Médiatisation d’une des filètes phares du lycée

La filière Bac Pro Restauration est d’habitude mise en avant pour son excellence. Les élèves interviennent lors de soirées officielles, on les a vu récemment à la Route du Rhum ou encore sur le Club Med. Leur travail est très souvent salué, comme leur motivation. 

C’est pourquoi leur cri doit alerter tout marie galante – ces jeunes ne sont pas dans la rue, ces jeunes ne sont pas en échec scolaire, ces jeunes ont envie de travailler .

Une des raisons qui doivent les pousser aujourd’hui à tenter de sauver leur année scolaire.

 Une revendication simple : donnez nous les moyens de travailler !

Pour les élèves de Terminale, ce sont 3 années de galère

Il y a déjà eu les ‘années Covid’ où on le sait bien les élèves surtout sur notre île n’ont pas pu travailler dans des conditions raisonnables, l’accès au cours, l’absence de moyens internet, la démission de beaucoup… et les mois ont passé à peine 12 mois de travail en 3 ans. 

Le manque de moyens, les promesses non tenues, des conditions de travail à l’opposé de ce qui est généralement médiatisé.  La formation, c’est la base de futurs diplômés, puisque c’est faire venir des jeunes du Continent. 

Un ras le bol sans doute aussi de ne pas être entendues par la Proviseure du lycée qui s’estime en rien responsable, ni des conséquences de la pandémie, ni des livraisons de la cantine et ni même de la gestion des enseignants. 

Une soixantaine d’élèves et quelques enseignants !

A l’instar de Mme Lydia Lengrai, professeure titulaire. Son nom est connu car elle a gagné le concours  des chefs de Guadeloupe en 2012 . lM. Sylvain Barbier toujours bien présent lors des soirées de Gala confirment l’inquiétude et l’exaspération des éléves. 

« Classes supprimées, élèves en danger » 

Une autre menace plus générale sur l’ile compte tenu de la baisse démographique et que certains parents choisissent le continent voir la France hexagonale après le collège, la fermeture des classes et la suppression de postes est un sujet récurrent. Ici le CAP Service ne devrait pas voir la rentrée 2024, fautes d’élèves.  

Un cercle vicieux que la grève a tenté de briser, et si les cours ont repris, les problèmes sont bels et bien posés.

Reprise des cours : Les promesses qui ont été données

Les avancées obtenues par les élèves de la filière Hôtellerie-Restauration du Lycée Hyacinthe-Bastaraud à Grand-Bourg. Ils se sont exprimés comme suit :

« On a eu une réunion par rapport à nos différents points de revendications.

1. Pour la demi-pension, il a été dit qu’il y aura une surveillance soutenue qui sera apportée aux plats servis aux élèves. La direction s’est engagée à veiller à la salubrité des plats mais que dans l’immédiat, un changement de prestataire n’est pas possible car il s’agit d’un marché.

2. On a eu une réponse de la Région qui s’est engagée à livrer la cuisine en août 2023 et là encore, la direction veillera à ce que les délais soient respectés.

3. Concernant la qualité de nos apprentissages nous avons reçu la visite de l’inspectrice de la filière Hôtellerie-Restauration de l’Académie de Guadeloupe et deux nouveaux enseignants nous ont été attribués pour pouvoir acquérir le maximum de compétences requises à l’obtention de notre diplôme.

Au vu de ces réponses, nous avons décidé de lever le barrage et de mettre fin à notre grève. Cependant, nous resterons veillatifs à ce que chaque point soit respecté par toutes les parties »

L’analyse du ti marie galantais

Le ti marie galantais précise les conditions d’un marché quel qu’il soit est le respect des normes demandées sinon le marché devient caduque. Si le genre de dysfonctionnement pointé par les élèves (tel qu’il apparait sur les photos) est avéré il convient alors de prendre une décision immédiate, c’est un problème sanitaire grave.

La promesse de deux professeurs titulaires n’est pas très claire car normalement le Rectorat doit avoir recours aux contractuels que si aucun titulaire n’est disponible.

Lever le barrage est tout de même une solution pour que l’ensemble du lycée puisse travailler et il semble toujours préférable de laisser aux parties concernées le temps de prendre les décisions qui s’imposent.